Bonjour,
Je me présente , clotilde, maman de Johan , petit bébé de l'ombre , mort in utero a 33 semaines.
Je tenais à temoigner sur votre forum , que je "suis" en temps qu'invite depuis mes 5 mois de grossesse. J'y ai puise beaucoup d'informations sur la séquence de pierre Robin et vous en remercie. Je tenais aussi a rendre hommage à mon bébé, atteint du syndrome de Pierre Robin, même si, malheureusement je n'aurai jamais la chance de pouvoir m'en occuper et de l'aider. Je le regrette amèrement car je m'y était préparee.
Mon histoire est assez différente des vôtres car mon échographe a diagnostiqué un syndrome de Pierre Robin chez mon enfant a 22 semaines de grossesse. Bien sûre, le monde s'effondre à cette annonce et mon mari tout comme moi ne savions rien de cette maladie. Des cette écho, on nous annonce une sequence isolee car il n'y a aucun autre signe morphologique. Nous voilà donc en quête de renseignements sur la nature des symptômes et surtout sur ce qui nous attend à la naissance. Nous rencontrons une dizaine de médecins : chirurgiens, pédiatres , généticiens , genyco , orthophoniste, néonatologues ... Bref ma grossesse devient une course contre la montre car il faut subir des tas d'examens et notamment une amiocentese et un "Acpa". Je voulais revenir sur ce second examen proposé par les généticiens et qui n'est proposé que rarement. Il s'agit de prélever le sang des parents et de comparer leurs gènes a celui du fétus (grâce au prélèvement du liquide amniotique). La recherche s'effectue par ressemblance ou dissemblance des gènes. Cet Acpa a été realise a l'hôpital de la timone de Marseille. C'est une analyse bien plus fine que l'amiocentese , c'est comme si on regardait un cariotype avec un zoom très tres puissant.
Je fais donc une amio le 10 décembre , je n'ai les résultats que le 21 janvier : tout est ok, rien à signaler. Je poursuis donc ma grossesse , angoissée mais prête à accueillir le mieux possible ce bébé tant désiré. La 3ème écho est bonne : le genyco confirme le syndrome isole. Nous sommes très confiants ...
Le 18 février je reçois un coup de fil de la timone : La généticienne me donne les résultats de l'acpa (2 mois après le prélèvement sanguin). Notre bébé présente une anomalie chromosomique , il y a une dupplication de grande importance du chromosome 14. Le medecin nous propose directement l'arrêt de la grossesse.
Et la c'est la terre qui s'écarte sous mes pieds, je ne peux plus voir ni respirer ni entendre . Je ne comprends plus rien , je n'y crois pas. Et surtout je ne sais pas ce qu'est une dupplication ! 2 jours apres nous rencontrons un professeur qui nous explique qu'il s'agit en fait d'une sorte de trisomie 14 et que c'est tres grave... Notre enfant serai anormal, présenterai des retards intellectuels (sans dire quoi exactement ni comment). Et la vient la proposition odieuse (je suis a 32 semaines de grossesse ) : "vous pouvez tout arrêter , faire une IMG. Dans votre cas , il n'y a pas vraiment d'issue ...."
Nous avons passé 6 jours a nous demander quelle etait la bonne décision a prendre. Il n'y en avait pas , dans tous les cas ce serait terrible et nous le savions. Accompagnes par notre famille , mon Genycologue et même un prêtre , nous avons finalement décidé de souffrir à la place de Johan : nous allions nous séparer de notre bebe , pour lui éviter des souffrances futures. Pour le protéger. Même si cela est tres dur a comprendre , nous avons agit par amour , en pensant a lui. Le 25 février j'ai subi une IMG , acte odieux et absolument horrible a vivre. J'ai du accoucher de mon petit Johan déjà mort. Nous avons pu le tenir dans nos bras, lui parler et lui dire au revoir dignement.
Je voulais lui rendre hommage en témoignant ici et lui dire à quel point il me manque ....
Je voulais aussi dire que la science avance et que des nouveaux moyens permettent de détecter des syndromes associés in utero . Malheureusement pour nous , l'anomalie génétique etait tres grave mais nous serions totalement passé à côté avec la simple amiocentese.
Merci d'avoir prit le temps de lire ce long post
Courage à tous les parents ou futurs parents
Clotilde